Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les volcans de Patou
Derniers commentaires
29 mai 2020

Pérou : Chachani

 

 

CHACHANI : 6 075 m

 

 Le sommet est affecté par le réchauffement climatique, au point qu'en 2008, il perd ses derniers glaciers. Dans le passé, il n’y a aucune trace d'éruption de ce volcan.

Dans le langage Yamara, Chachani signifie: Courageux.

 

 EXPERIENCE PERSONNELLE : 12 decembre 2016

 

Départ d'Arequipa le 11 décembre à 23 h et retour le 12 à 15 h .

2 solutions : directement ( qui ne fait pas l'unanimité) , ou bien avec une nuit à 5 100 m .

J'opte pour l'option : direct, pour la simple raison que dormir à cette altitude ne me réussit absolument pas (expérience vécue sur d'autres volcans) ,142 euros avec guide . Un jeune français (Sylvain) est avec moi, rencontré en Bolivie quelques jours avant ; Sachant que je viens ici, il est intéressé par ce trek (sa copine refuse de nous suivre). 3 h de 4x4 jusqu'à 4 900 m . Joli 4x4 mais aux amortisseurs trop durs ; le moindre cailloux nous fait faire des bons dans le véhicule ! 6 h de trajet A/R , un véritable calvaire cette piste ! . Nous arrivons à 2 h du matin ; On gare le véhicule ; une boisson chaude pour nous réchauffer .1 h 15 de marche jusqu'au camp de base situé à 5 100 m . Sylvain présente déjà de sérieux signes de faiblesse , comme nausées , fatigue et tremblements . Début de l'ascension, nous arrivons à 5 200 m ; Sylvain est mal ; il faut prendre une décision et avec le guide on se concerte ; il descend avec Sylvain , et moi je décide de continuer seul après avoir pris quelques recommandations auprès du guide concernant le chemin . En temps normal , on ne laisse jamais un client partir seul , n'est ce pas ?. Au Chili , cela ne serait jamais arrivé , ils sont très stricts .

D'après le guide , impossible de se perdre , donc je suis rassuré mais surtout ravi qu'il me laisse partir seul ! . Le soleil se lève . Je suis parfaitement bien physiquement , je n’en reviens pas moi-même ! Faut dire que j'ai respecté un programme d'acclimatation durant mon séjour en Bolivie : 22 jours entre 2 700 m et 4 200 m , avec une excursion au Chacaltaya , près de La Paz (5 400 m) et un petit sommet à 4 700 m dans le Parc national de Sajama .

Le chemin monte en faisant de grands « S ». Au début j'ai froid au bouts des orteils et aux mains , mais plus je monte moins j'ai froid . Certes le corps se réchauffe mais l'atmosphère normalement se refroidit . A mi-chemin , je rencontre un guide descendant avec 2 clients . Je prends au passage quelques infos supplémentaires et me met en garde sur une portion délicate avant d'arriver au sommet . Je continue ma progression , des pas lents et réguliers (le pas du montagnard comme on le dit dans les Pyrénées !) ; les « S » n'en finissent pas , mais je suis toujours bien physiquement et motivé . Tout le long je vois le camp de base qui s'éloigne ...s'éloigne ..

Le sommet se rapproche , je suis sur une crête plus que douteuse : des 2 côtés c'est chaud ; si je tombe c'est la glissade sur plusieurs centaines de mètres ...rien pour se retenir . J'ai dû me tromper car un peu plus bas il y a une autre solution sans doute plus sûre . Je passe cette crête , à peine 15 mètres environ , je flippe pas mal car je me souviens d'un volcan à Bali (Agung) où j'ai carrément renoncé , mais là-bas il faut progresser sur une bonne centaine de mètres sur du plat avec le précipice de chaque coté avant atteindre le cratère .

Un peu plus loin le fameux passage délicat (info du guide) ; pareil sur une dizaine de mètres , mais que d'un côté cette fois-ci , glissade assurée sur plusieurs centaines de mètres, sur une belle pente fortement inclinée . Il faut être très prudent . C'est impensable de bloquer sur ça car je suis quasiment arrivé quoi ! Arrivé en haut , je suis épuisé , le souffle court , ce qui est tout a fait normal à 6 000 m , mais franchement pour être rendu à cette altitude je suis bien . Il ne fait pas du tout froid , je quitte même la doudoune , c'est pour dire ! pas de vent , un très beau soleil. ...une pure merveille! .

Vue formidable sur 360 degrés , c'est assez vaste , relativement plat et le sommet est matérialisé par une croix . Quelques blocs de glaces éparses . Je me souviens que sur le volcan Misti (5 870 m), ma bouteille d'eau avait gelé , la température était donc négative , il faisait très froid ; ce n'était pas la même période de l'année .

La ville d'Arequipa se fait toute petite en bas! . Le volcan Misti est là , juste devant , il semble même être tout petit !...Malgré ses 5 800 m . En 4x4, on passe en fait entre les deux volcans et croyez moi , le Misti est très IMPRESSIONNANT! C'est un cône parfait de toute beauté. Je ne reste pas plus de 20 mn au sommet . 

La descente en revanche se fait sur une longue langue de sable où je m'enfonce jusqu'aux chevilles , comme c'est en pente et en ligne droite , je prends facilement de la vitesse , c'est amusant , mais je fatigue très vite . C'est surprenant car je souffre énormément sur la fin ; pour être sincère , la descente est plus difficile que la montée . Il y a une explication à cela . Il ne faut pas oublier que je suis entre 5 000 m et 6 000 m !... et courir à cette altitude c'est tout simplement de la folie (même en descente) . Résultat : arrivé en bas , je suis complètement vidé , mais grave ! . A mi-chemin , j'aperçois le guide qui vient à ma rencontre .

 

J'ai de toute manière mes repères pour ne pas me retrouver plus bas que prévu , ce qui arrive d'après le guide , et pour ça je suis très prudent . Si en montant je mets 7 h 15 depuis le véhicule , pour descendre jusqu'au campement :1 h 10 ; et du campement jusqu'à la voiture 1 h 20 ! je suis « mort » ! Plus d'énergie , tous les 20 mètres il me faut une pause ! .

 

J'ai réussi mon trek et je suis heureux...très heureux ; mais je commence à vraiment le savourer que 2 ou 3 jours après, à cause de l'état de fatigue extrême persistant plusieurs heures.

 

Il est réputé pour être le 6 000 m le plus facile au monde pour la simple raison qu'il n'est absolument pas technique ; actuellement , il n'y a pratiquement jamais de neige et de glace , donc aucun équipement spécial requis ( une preuve dù au réchaufement climatique ) . Ce n’est pas pour cela que j'y arriverais la prochaine fois à cette même altitude , je le sais . Je n'arrive toujours pas à comprendre le comportement de mon corps en altitude . Est ce que j'étais dans un bon jour ? Est ce parce que j'ai évité cette fameuse nuit à 5 100 m ? . Une semaine après , je me rend à Huancavelica , un village situé à une altitude de 3 700 m ; j'ai du mal , je ne suis pas à 100 % physiquement .

 

 

 

DSCN3432

 

DSCN3439

 

DSCN3459

 

DSCN3464

 

DSCN3475

DSCN3480

DSCN3484

DSCN3490

DSCN3495

 

Publicité
Commentaires
Les volcans de Patou
Publicité
Newsletter
Publicité